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Amnesty s'inquiète pour les droits humains dans le monde

24 avril 2024

Amnesty International déplore, dans son rapport 2023, une "érosion" des droits humains dans le monde.

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Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty international, présente le rapport 2023 de son ONG à la presse (photo du 23 avril 2024)
Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty international, critique notamment la loi britannique qui prévoit des expulsions vers le RwandaImage : Justin Tallis/AFP/Getty Images

Le rapport annuel 2023 d'Amnesty international sur la situation des droits humains dans le monde est sombre.
Amnesty International s'inquiète également de l'introduction de l'intelligence artificielle dans les systèmes de surveillance de masse. 

Quand l'intelligence artificielle menace les libertés

Triste record en matière de violation des droits humains

Amnesty International a relevé l'année dernière un "niveau de violation des droits humains sans précédents", à Gaza et en Ukraine, notamment.

2023 a été aussi une année particulièrement meurtrière pour les journalistes et les travailleurs humanitaires. La secrétaire générale de l'ONG a fait part de ses inquiétudes lors de la présentation du rapport à la presse, à Londres.

Agnès Callamard condamne également l'adoption, par le Parlement britannique, de la loi qui permettra des expulsions de demandeurs d'asile vers le Rwanda. 

"Nous sommes absolument bouleversés par la décision prise hier au Royaume-Uni", a-t-elle ainsi déclaré. "La loi concernant le Rwanda est une loi honteuse, c'est quelque chose qui n'aurait jamais dû se produire. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher son application."

Risques de la surveillance algorithmique

Autre point soulevé par Amnesty International : la dangerosité potentielle des nouvelles technologies quand celles-ci sont utilisées à des fins répressives. L'absence de standards internationaux pour réglementer leur usage peut aussi, selon l'ONG, mettre en danger les libertés fondamentales.

Pourquoi la peine de mort est-elle encore légale ?

La France fait particulièrement mauvaise figure, du point de vue d'Amnesty International, avec son autorisation de la surveillance algorithmique des espaces publics pendant les Jeux olympiques qui se tiendront cet été à Paris.

Katia Roux, chargée de plaidoyer Libertés chez Amnesty International France, explique que son organisation "craint très clairement que la loi JO et le fait d'introduire des exceptions à l'interdiction de ces technologies qui sont dangereuses, constituent effectivement des étapes vers l'utilisation de technologies de surveillance de masse comme la reconnaissance faciale et toute identification biométrique."

(Ecoutez ci-dessus notre interview avec Katia Roux sur les risques de l'intelligence artificielle employée à surveiller à grande échelle).

Amnesty International craint que ces logiciels ne renforcent des discriminations systémiques de certains groupes de personnes – notamment par les forces de l'ordre.

Par ailleurs, plusieurs ONG de défense des droits humains, dont Amnesty international, dénoncent l'impunité des forces de l'ordre au Kenya. L'année dernière, 118 personnes auraient été tuées dans le pays par des policiers.

L'ONG note également un regain des "discours de haine décomplexée". Elle appelle les pouvoirs publics à prendre conscience de l' "impact des discours racistes et stigmatisants", et les sociétés civiles à rester vigilantes pour la défense de leurs droits et libertés.